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Le texte et l'illustration de cette page ont été aimablement proposés par le Comité d'Histoire de Locmiquélic.
A l’issue d’un processus qui s’étale sur une trentaine d’années voire plus, la loi du 22 octobre 1919 signée par le président de la République R. Poincaré stipule que « La section de Locmiquélic est distraite de la commune de Riantec et formera, à l’avenir, une commune distincte dont le chef-lieu est fixé à Locmiquélic et en portera le nom ». Elle sera délimitée par la route d’Hennebont à Port-louis.
Le développement de cette portion de territoire qui avait déjà une longue histoire s’est accéléré en 1861 avec l’ouverture du chemin commun n°11 (actuelle D111) et la construction d’une cale d’embarquement en contrebas de l’ouvrage défensif construit en 1761 et réorganisé en 1856 qu’on appelle « fort de Pen Mané ». Cette route relie toutes les localités de la côte sud du Morbihan à Lorient. Un nouveau quartier se développe alors autour du village initial de Nézenel (actuelle rue des bons enfants) dont le nom s’efface peu à peu. On voit naître aussi le quartier de Talhouet et le village de Kerderff est alors désenclavé.
Le village de Locmiquélic reste cependant le plus important. Il est déjà constitué de plusieurs quartiers qui se situent de part et d’autre du chemin qui menait au passage de Sainte Catherine qui permettait jusque alors de traverser la rade. Ce passage dépendait de l’abbaye Sainte Croix de Quimperlé depuis le XIème siècle. Les moines avaient édifié un petit prieuré sur l’île Saint Michel qui a sans doute donné son nom à la localité (la traduction généralement donnée pour Locmikaelic, toponyme attesté depuis 1385, est « lieu dédié à Saint-Michel’ »). Un premier édifice religieux aurait vraisemblablement existé au cœur du vieux village. Et c’est en 1447 que fut décidée l’installation d’un monastère de cordeliers sur l’île Sainte-Catherine, monastère dont il ne subsiste aujourd’hui que le mur de clôture.
C’est en haut de ce village qu’on construisit une chapelle et une première école en 1870. C’est là qu’on établit le bureau d’état civil quand fut créée la section électorale en 1899. Cependant, c’est sur les terres de Kerderff, plus centrales, que furent édifiés le groupe scolaire, le cimetière et plus tard la nouvelle mairie et l’école Sainte Anne.
Mis à part les habitants de Kervern et Sterville qui sont restés presqu’exclusivement agriculteurs jusqu’à la seconde moitié du XXème siècle, ce sont surtout des pêcheurs qui vivaient là tout en exploitant les terres qui entouraient les villages. Ils ont tout naturellement embarqué sur les navires de la Compagnie des Indes et été employés sur les chantiers de construction navale puis à l’arsenal à partir de la fin du XVIIème siècle.
Pourtant, en 1931, près de la moitié des hommes déclaraient encore exercer la profession de marin-pêcheur. Leurs petites embarcations trouvaient refuge dans les ports de Sainte-Catherine et de Pen Mané, là où vous voyez aujourd’hui les pontons dédiés à la plaisance.
Lourdement sinistrée pendant la seconde guerre mondiale, la commune se releva et vit sa population augmenter jusqu’aux années 60-70. Les nouvelles constructions allaient bon train et bientôt les anciens villages furent totalement englobés dans le tissu urbain. L’école, la paroisse, les coopératives, les patronages et les fêtes qu’ils organisaient ont contribué à fédérer ces hommes et ces femmes issus de villages qui n’avaient autrefois que peu de relations et, par-delà les divergences inévitables, les habitants de Locmiquélic sont parvenus à former une communauté soudée à même d’intégrer les nouveaux venus. La vie associative y est toujours particulièrement riche.
Il n’y a aujourd’hui quasiment plus de pêcheurs à Locmiquélic. La population constituée en majorité d’ouvriers et d’employés à la fin du siècle dernier évolue encore. On voit arriver de plus en plus de cadres et de personnes appartenant à des milieux socio-culturels intermédiaires ou supérieurs. La répartition socio-professionnelle de la population est actuellement assez proche de la moyenne nationale.
Il y a donc à Locmiquélic une vraie mixité sociale et il y fait bon vivre.
Source BNF : Carte de l'Orient et du Port Louis / Bellin, Paris, 1764 (détail)